Aujourd’hui, je vous propose d’aborder un sujet « chiffon rouge », car il a tout pour mettre en fureur les « intolérants » de la bien-pensance canine : il s’agit de l’éducation dite « positive ».

Après avoir été d’abord à la mode outre-Atlantique, l’éducation positive est désormais aussi à la mode de chez nous.

L’éducation positive : je n’interdis jamais rien, je ne punis jamais, quoiqu’il se passe, j’obtiens tout par récompenses et encouragements.

L’éducation positive n’a pas été inventée pour les chiens, mais pour les enfants, plus exactement les enfants américains, par des psychologues comportementalistes, qu’on appelle là-bas des behavioristes !

Comme ça ne marchait pas si bien que cela pour les enfants…

Des spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme ! Aux enfants strictement élevés de cette manière, il manque au minimum un apprentissage fondamental de la vie : celui de subir et maîtriser la frustration. Or sans la maîtrise du sentiment de frustration, pas de personnalités matures.

Comme ça ne marchait pas aussi bien que cela pour les enfants, on s’est précipité pour appliquer cette méthode aux chiens. Avec les mêmes inconvénients : un être qui ne connaît pas le « non » ne peut évoluer librement et avec aisance dans son environnement.

Pour ma part, j’éprouve toujours beaucoup de méfiance envers les modèles qui me semblent éloignés du modèle naturel.

Or, nous avons, je dirais à portée de main, une idée d’un tel modèle : le comportement des femelles élevant une portée. Une femelle qui élève, et donc éduque sa portée, faire preuve envers ses petits d’une affection sans limites, c’est vrai, un comportement qu’on peut qualifier de positif. Mais elle sait aussi, à l’occasion, se montrer d’une bien réelle fermeté, chaque fois que nécessaire. Et ses petits, contenus entre une affection débordante et une sévérité à bon escient, progressent de façon spectaculaire jusqu’à la fin au moins de la lactation.

Une progression toute prête à se prolonger, pour peu que les chiots ainsi bien commencés se voient confiés à des humains capables de la même conduite sage.

Qui demande, comme la mère, non pas un comportement figé, mais un comportement qui s’adapte en permanence, produit d’une attention constante et patiente. Au point qu’il n’y en a plus un qui apprend, et l’autre qui enseigne, mais deux qui s’enrichissent en permanence de leur attention réciproque. Voilà l’explication du sous-titre de mon livre traitant d’éducation canine : « Éducation réciproque » disponible en broché aux « Ateliers d’Audreco » à Paris, en broché ou en version numérique sur notre librairie en ligne et sur Amazon.

Michel Georgel, pour les Ateliers d’Audreco et Audreco Formation

 

 

Extrait de l’ouvrage…

Les ateliers d’Audreco

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15 commentaires

Marie Dufay · 2 décembre 2018 à 12 h 11 min

Ce que vous dîtes est très judicieux ! Bravo puissiez vous être lus par le plus grand nombre ! Merci Merci Merci !

    mgeorgel · 2 décembre 2018 à 17 h 25 min

    C’est moi qui vous remercie de me comprendre et de m’encourager. J’ai reçu en effet des messages moins positifs… mais sur mon adresse mail… des gens qui n’ont même pas eu le courage d’engager le dialogue sur cette page, et des gens qui de toute façon n’envisageaient même pas de dialoguer !

Genetti Corinne · 2 décembre 2018 à 14 h 23 min

MERCI ! Pour ce message. Nous sommes professionnels dans le comportement canin. On ne sait plus comment expliquer au gens qui viennent nous trouver avec des difficultés rencontrées à cause d’une méthode d’éducation extrémiste ( positive), que les chiens, comme les humains, ont besoin de connaître la différence entre le positif et le négatif pour faire, ne serait-ce qu’un « choix ». Cette méthode a eu beaucoup de succès avec les gens « la majorité » qui sont trop faibles de caractère pour pouvoir s’affirmer. L’éducation c’est : Aimer, accepter le conflit, prendre le temps, mettre des limites…

    mgeorgel · 2 décembre 2018 à 17 h 23 min

    Merci pour votre commentaire et bravo pour votre définition de l’éducation, à laquelle je souscris et que je retiens pour ma propre réflexion.

Céline RAMASSAMY · 2 décembre 2018 à 19 h 50 min

Bonjour M. Georgel, j’ai suivi les cours Audreco en plus de mes études personnelles et autodidactes pour valider un diplôme, et depuis presque 2 ans, j’exerce en tant que professionnelle. Je suis ravie de pouvoir enfin apprendre aux gens la différence entre éducation positive, coercitive et… éthique ! cela semble ravir mes clients, et j’espère pouvoir contribuer à propager plus de vérités encore sur nos amis canins !

Boujot · 3 décembre 2018 à 15 h 22 min

Et bien moi, je suis très surprise de lire une critique des méthodes positives fondée sur une méconnaissance profonde, en fait une méconnaissance totale de celles-ci. Nous travaillons la frustration, les auto contrôles, et nous « punissons » si nécessaire tout cela sans faire mal ou peur au chien, c’est là toute la différence avec les méthodes coercitives: le respect de l’animal . Nous ne confondons pas brutalité et autorité, voilà tout. Confondre positif et permissif, réduire le positif à la récompense, c’est juste ne pas savoir de quoi on parle tout en semant la confusion dans les esprits pour en rester aux « bonnes vieilles méthodes  » : l’etrangleur (oh, pardon! « Collier d’éducation « ), l’électronique et le coup de pied au cou. Y en a qui se perdent!

    mgeorgel · 4 décembre 2018 à 11 h 54 min

    Encore un commentaire bien intéressant et révélateur. Vous avez parfaitement le droit de penser ce que vous voulez. Mais comment envisager un dialogue quelconque quand on commence par partir de l’hypothèse que l’interlocuteur est un débile ignorant : « méconnaissance profonde, méconnaissance totale… » ?
    Avec des conclusions sur des coups de pieds… Laissons nos lecteurs se faire leur avis…

mgeorgel · 4 décembre 2018 à 12 h 01 min

Que vous le vouliez ou non, la théorie de l’éducation positive (inventée, je le rappelle, pour les enfants, et non pour les chiens) est ce qu’elle est, et les textes sont suffisamment nombreux et divers pour en avoir une claire définition.
Le « non » ferme ne fait pas partie d’un vrai programme d’éducation positive. Que vous ayez la sagesse de l’intégrer à votre méthode, et que partant de là vous arriviez à une formule équilibrée, c’est très exactement ce que je préconise, mais savez-vous, c’est très exactement aussi ce qui a toujours été pratiqué par tous les éducateurs depuis la nuit des temps…
Merci pour votre commentaire, dont je note et approuve la courtoisie, bien cordialement.

Yann Forêt · 4 décembre 2018 à 14 h 21 min

On ne parle pas d’éducation positive mais d’éducation au renforcement positif (conditionnement opérant), ce qui est bien différent. Il y a souvent amalgame, même chez les professionnels du monde canin et c’est très dommage… Ce n’est pas une question de mode, c’est une méthode d’apprentissage pour l’acquisition de certains ordres ou comportements.
Pour le reste, on ne laisse pas tout faire au chien, comme vous le dites. Les notions de hiérarchie ne sont pas oubliées et les punitions négatives / contre conditionnement / disruption / extinction… sont également mis en pratique. Tout ceci sans violence sur animal, donc sans approche coercitive. En thérapie comportementale, par exemple, l’approche au renforcement positif est fortement recommandée, surtout sur les chiens phobiques, hyperactifs…
Bref je trouve votre approche très réductrice, et trompeuse pour les gens non initiés en ces termes de psychiatrie humaine / animale. Dans notre centre de formation nous passons 14h rien qu’à expliquer ces notions, et bien plus pour la mise en pratique.

    mgeorgel · 6 décembre 2018 à 12 h 05 min

    Merci pour cet intéressant commentaire. Cela dit, je maintiens que le terme : « éducation positive » est le plus généralement utilisé, même si vous voulez lui donner le sens que vous dites.
    Concernant les notions de hiérarchie, nous n’avons aucune chance d’être d’accord sur ce point… Trop peu de place ici pour en parler, et je m’en suis longuement expliqué dans mes livres, inutile d’en dire plus.
    Quant à sous-entendre que l’éducation équilibrée que je préconise serait une éducation comportant violence et approche coercitive… c’est tout simplement une manière de disqualifier un interlocuteur, ce que vous continuez de faire en définissant mon approche comme étant « réductrice » et « trompeuse ». Vous conviendrez avec moi que des termes de ce genre limitent profondément l’espace de dialogue.
    J’y renonce donc, laissant nos lecteurs juger.

Mandereau · 4 décembre 2018 à 20 h 20 min

Non seulement ce que vous dites est d’une totale logique (j’ai pu le vérifier avec mon propre chien) mais encore il faudrait que vos lecteurs en tirent les conclusions qui s’imposent pour l’éducation de leurs enfants! Bravo pour la finesse et la pertinence de vos analyses!

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