Bien sûr, et comme suggéré dans les billets précédents traitant des ongles, votre chien pourra vous faire marcher quand il voudra, cela n’aura jamais aucun effet sur les ongles des ergots.

Or tous les toiletteurs, toutes les personnes qui s’occupent de toilettage vous le confirmeront : les ergots peuvent devenir si longs et si vigoureux que faisant un tour sur eux-mêmes, ils peuvent pénétrer la chair du membre et s’y incarner !

Évidemment, l’ongle n’ayant rien à faire là, cela peut devenir très douloureux pour l’animal, et surtout être un probable foyer d’infection.

Le problème, c’est que lorsqu’on en est à ce niveau, il est en général à peu près impossible d’intervenir avec un coupe-ongles ordinaire… la partie métallique est trop large d’une part et d’autre part les chairs autour de l’ongle incarné sont très sensibles et ne supporteront pas un contact appuyé du métal. Tout cela étant plus ou moins douloureux pour l’animal, celui-ci risque bien de ne pas se montrer vraiment coopératif !

Coup de chance, il est en général possible de casser l’ongle en son milieu en exerçant sur lui une torsion : la cornée est en effet dans cette situation peu résistante, et se laisse plus ou moins facilement briser… On retire ensuite la partie incarnée à l’aide d’une pince à épiler et… on désinfecte, bien sûr… À surveiller quelques jours, car un autre problème pourrait apparaître : que le chien, voulant peut-être soulager une irritation, ne se prenne à se lécher, avec plus ou moins de rage ! Or, contrairement à une (fausse) idée très répandue, la salive du chien n’a rien d’un désinfectant, bien au contraire…

Une situation qui peut conduire dans des cas extrêmes à une forme d’automutilation !

On notera que l’incarnation des ongles des ergots menace tous les chiens sans exception. Il est cependant vraisemblable que dans beaucoup de cas les animaux se débarrassent eux-mêmes de ces excroissances qui leur apportent une gêne, voire une douleur, en utilisant leurs dents. C’est d’ailleurs très certainement ainsi que procèdent les animaux sauvages, qui la plupart du temps, ont décidé une fois pour toutes de ne jamais fréquenter les salons de toilettage…

Les ergots, à surveiller, par conséquent !

D’après le Toilettage au bout des doigts, nouvelle édition, de Michel Georgel, éditions Audreco


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