Nous nous sommes quittés en notant que souvent, nous faisons appel à l’éducateur canin, parce que nous pensons que le chien a pris telle mauvaise habitude, que nous entendons corriger.
Mais est-ce toujours aussi simple ? Nous essayons de répondre à cette question en reprenant notre dernier entretien (https://www.youtube.com/watch?v=PNyvFDaBydw&t=5s) à l’endroit où nous l’avons laissé !
Vous préférez écouter : c’est ICI ! !
Vous ne vous rendez certainement pas compte, mais le plus souvent, vous faites à l’éducateur une description qui ne reflète que partiellement la réalité : et dans ces conditions, il sera difficile pour ce dernier de bien comprendre ce qui est réellement attendu de lui..
De toute façon, inutile de se le déguiser, au moins un certain niveau de difficulté peut être considéré comme certain, avec une probabilité non négligeable d’échec ; on dira : c’est le chien, il a pris de mauvaises habitudes. C’est parfois un peu vrai, mais très souvent beaucoup moins qu’on ne l’imagine : les chiens font preuve, en effet, d’une capacité de plasticité comportementale difficile à croire ; mais il en va tout autrement des humains, et tout particulièrement, des humains propriétaires d’animaux domestiques, et notamment de chiens.
Souvent, de manière inconsciente, ce que vous souhaitez c’est qu’on vous fasse un chien qui soit ce que vous voulez, mais sans rien changer de votre propre comportement vis-à-vis du chien ; mais la vérité est là : le plus souvent il n’y a aucune nécessité « d’éduquer » le chien. Ce dernier s’adapte très bien à notre comportement. Si le comportement adopté par le chien ne nous convient pas, ce n’est donc pas le chien, mais notre comportement, qui est en fait le facteur déclencheur du comportement jugé indésirable du partenaire. Bon ! Mais allez dire cela à un amoureux déçu, ou trompé !
La situation est encore compliquée par le fait qu’en général, ce que vous souhaitez réellement n’est pas une modification générale du comportement du chien, mais seulement la disparition de certains aspects très spécifique de ce comportement ; malheureusement, ces aspects spécifiques sont que les manifestations naturelles on pourrait dire obligées, d’un comportement global, lui-même réponse à un autre comportement global (le vôtre). On ne peut pas espérer changer ces manifestations spécifiques, sans changer tout l’environnement comportemental, et cela, c’est souvent ce que vous n’avez aucune envie de faire !
Un exemple au hasard, pour bien nous comprendre : vous consultez l’éducateur parce que le chien a un comportement insupportable quand vous le laissez seul ; or la vie est ainsi faite qu’il est rarement possible de faire autrement et tôt ou tard, vous devrez laisser le chien seul ; un chien seul, sans formation préalable, et capable de mettre votre habitation dans un bien triste état…
Mais le pire, n’est pas là, le pire est que votre solitaire ne se contentent pas d’abîmer ou détruire, il parle. Ou plutôt il aboie, non, il hurle, et c’est tout le voisinage qu’il faut calmer au retour, en même temps que le chien, et avant même que de commencer à remettre un peu d’ordre dans ses esprits et dans la maison.
Donc, ce que vous attendez de l’éducateur, c’est de faire en sorte que le chien puisse être laissé seul, sans risquer l’intervention des pompiers, des gendarmes et peut-être même du Samu, à cause de la vieille dame du pavillon d’à côté, chez qui tous ces dérangements ont produit une crise d’hypertension. Pas question de toucher à quoi que ce soit d’autre, pour tout le reste, le chien est parfait, c’est un amour de chien, il n’y a rien à lui apprendre, ni à lui reprocher.
Dans un prochain entretien, nous reviendrons sur ce chien, devenu capable d’endurer la solitude. Mais on a aussi une sorte de chien « nouveau », avec de nouveaux comportements, et c’est là que le problème risque de se poser ! Ce nouveau chien, est-ce vraiment ce que nous voulions ? Parlons-en dans ce prochain entretien !
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