Le choix des loups

Les premiers chiens, nous l’avons dit, se différencient des loups, notamment par une taille plus modeste. Comme cette transition n’a pu se faire que de manière longue et progressive, cela conforte nettement l’idée que le rapprochement n’a pas commencé avec la sédentarisation de l’espèce humaine, mais sensiblement plus tôt…

Mais ce qui est évident, c’est que ce rapprochement ne s’est pas fait à l’initiative de l’homme, mais bien à celle du loup. Et plus précisément, de certains loups seulement.

Lesquels ? On peut facilement imaginer que les loups les plus grands, les plus forts, n’aient attendu ni l’homme, ni quelque autre prédateur, pour se fournir en alimentation.                                

Mais chasser, et surtout forcer un animal à la course, puis le tuer, voilà qui dépassait sans doute les capacités de certains sujets moins vigoureux, moins volontaires, moins imaginatifs. Pour ces derniers, le seul espace de survie, c’est de s’accommoder des restes des plus forts. D’abord, les restes en provenance d’individus de la même espèce, mais paradoxalement, ce potentiel alimentaire est en réalité très limité. Le loup, comme l’homme, est un animal social, certes, mais avec une capacité de compassion nettement moindre : seul l’homme soigne ses blessés et nourrit ceux de sa tribu qui sont affaiblis. Et puis, nous l’avons dit, les restes d’un repas humain sont un repas complet pour un canidé, ce qui n’est pas le cas, c’est l’évidence des restes d’un repas de canidé !

Nos loups moins vigoureux en viennent donc à devenir les commensaux de prédateurs d’autres espèces, dont l’homme. Avec une nette préférence pour l’homme : c’est que celui-ci, s’il est à coup sûr, à cette époque en tous cas, et de très loin, le meilleur « coureur de fond » du monde animal, se montre extrêmement médiocre sur des distances courtes ! Un lion, un jaguar, excédé par la présence de chiens en attente de restes, pourra bien en rattraper un ou deux à la course, l’homme, dans une même situation ne pourra rien. Ne lui restera que le choix de subir ou de s’organiser pour rendre une cohabitation qu’il n’a pas souhaité, la moins nuisible possible !

Sans l’homme, la sélection naturelle eut impitoyablement éliminé ces animaux plus faibles. Avec l’homme, ils ont pu survivre, s’accoupler, se reproduire, puis élever leurs petits : le loup commensal est devenu le chien.

Mais c’était là le choix du loup, subi sans doute, ou au mieux toléré, par l’homme.

Qu’il en coûte ou non à notre amour propre, voilà démontré de la manière la plus irréfutable notre premier théorème:

Théorème premier : « Ce n’est pas l’homme qui a choisi le chien, c’est le chien qui a choisi l’homme ! »

(Extrait du cours éducateur canin comportementaliste – AUDRECO)

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