Ce qui se dit en général

Les chiens à poil long et parfois d’autres développent une certaine pilosité dans le conduit auditif.

Le problème prévu

Cette pilosité diminue le potentiel d’évacuation naturel des sécrétions de l’oreille. Il s’ensuivra une plus grande possibilité de développements d’infections, en particulier dans le cas des oreilles tombantes.

À l’extrême, on pourrait aller jusqu’à la constitution d’authentiques bouchons constitués de poil mort et de cérumen.

Le conseil de la Doxa

Il faudrait donc épiler très soigneusement tous les poils présents dans le pavillon.

Et nous dit-on, cela « ne fait pas mal » !

La vérité

Des points de vue différents

Une recherche rapide sur Internet semble démontrer un large consensus concernant la proposition précédente.

Deux pages sur Internet

Personnellement, je n’ai trouvé que deux pages pour dire autre chose, pages dont je donne les liens in fine.

Mes félicitations à des personnes courageuses

Et j’en profite pour adresser mes félicitations aux rédacteurs de ces pages, tant pour leur courage que pour leur discernement : il faut en effet un certain courage pour « parler autrement » !

Des poils toujours inutiles ?

En effet, le principe de la sélection darwinienne nous enseigne que ce qui est mauvais pour l’animal est difficilement sélectionné par la nature.

La modestie devrait nous conduire à penser qu’il n’est pas impossible que si des poils sont présents dans l’oreille, c’est qu’ils pourraient y avoir une utilité.

Ça ne fait pas mal ?

C’est ce qu’ils disent.

Mais souvent (très souvent), si, ça fait mal, et même très mal. Et c’est seulement normal.

Ce que nous enseigne la zone cosmétologie

Que nous dit la zoocosmétologie : que les poils des chiens passent par quatre phases. Pendant une phase dite anagène, le poil est relié à sa papille dermique (sa racine, si l’on veut). Épiler à ce moment ne fait pas seulement souffrir, cela blesse et il ne faut donc jamais le faire.

Les poils des pavillons auriculaires feraient-ils exceptions

Maintenant, petite question : ce qui vaut pour l’ensemble de tous les poils ne vaudrait-il pas pour les seuls poils à l’entrée des pavillons auriculaires ?

Réponse évidente : bien sûr que si.

Cas d’un père en phase mature

Si le poil est un « poil mature » ou si c’est un « vieux poil » (phase dite télogène), il n’est plus relié à sa racine (la papille dermique), son arrachage est en effet (à peu près) insensible pour l’animal.

À l’opposé, cas d’un poil en phase anagène

Mais si c’est un jeune poil (phase dite anagène), il est au contraire toujours relié à sa papille. Prétendre l’arracher de force à ce moment est TOUJOURS une blessure, et donc TOUJOURS douloureux pour l’animal.

Et donc également vrai pour le pavillon auriculaire

Vrai, quelle que soit la partie du corps où se trouve situé ce poil, et cela vaut pour le pavillon auriculaire comme pour le reste. Peut-être plus encore d’ailleurs dans cette zone, plus sensible et plus irritable.

Souvenirs, souvenirs

En mémoire, ce magnifique caniche royal que nous avions en abonnement (rendez-vous tous les 15 jours).

 Obsession de propriétaire

Une véritable obsession de son propriétaire était que nous ayons pratiqué une épilation absolument rigoureuse des pavillons auriculaires.

« Si vous laissez du poil, cela va inévitablement déclencher une infection des pavillons. »

Le pauvre chien

Le pauvre chien ! Adorable tout au long de son toilettage, il se montrait terrorisé dès qu’on lui soulevait l’oreille ! Laquelle, fort irritée, devant en effet le faire souffrit horriblement.

Une question de morphologie

Mais non Monsieur, trois poils dans les pavillons n’y sont pour rien, c’est la morphologie même du chien qu’il faut remettre en cause : le problème, ce sont ses oreilles tombantes…

Problèmes et risques

Or, si vous avez blessé cette zone, vous avez initié deux problèmes. Le premier est que la peau blessée devient à son tour un excellent terrain pour le développement d’infections ultérieures.

Le second est que le chien, irrité par son oreille, va tenter de se soulager en se grattant avec ses ongles, ce qui ne peut qu’aggraver la situation, parfois dans des proportions assez impressionnantes.

Principe général

Il faut retirer le poil mort présent à proximité et à l’entrée du conduit auditif.

De toute façon, à cet endroit, il a en effet moins de raisons qu’ailleurs de s’éliminer de manière naturelle.

Cas du poil en phase télogène

Le poil en phase télogène (qui n’est plus relié à la papille) peut en principe être éliminé sans faire souffrir et sans inconvénient.

 Cas du poil en phase anagène

Mais ce serait une grave erreur et une forte nuisance que de tenter d’épiler un poil en phase anagène !

Il est d’ailleurs tout à fait vraisemblable qu’un peu de poil (phase anagène, partie de phase télogène) ne gêne pas, et même facilite les écoulements des sécrétions des pavillons.

Comment reconnaître ce qu’il faut épiler

Simple : ce qui ne vient pas sans effort, ce qui est sensible pour l’animal, ne doit pas être éliminé.

Il faut se persuader qu’un pavillon dans lequel il reste un peu de poil est une situation normale pour de très nombreux sujets et ne présente aucun inconvénient.

Le problème, c’est que souvent, les propriétaires, quelquefois mal informés par leur vétérinaire (lui-même mal ou incomplètement informé), auront du mal à le croire…

Comment procéder ?

Pouce et index

Le principe : pincer une petite touffe entre le pouce et l’index

Dans le cas du poil mort, aucun problème, cela vient facilement, « tout seul ».

Mais parfois, le poil est gras et dans ce cas, il a tendance à vous glisser entre les doigts, ce qui n’est pas très agréable.

Pour pallier cet inconvénient, vous pouvez vous aider d’un morceau de coton, ou mieux encore, d’un simple papier de type Sopalin, placé entre poil et doigts.

Pince à épiler

Beaucoup de personnes préconisent d’utiliser une pince à épiler.

Là encore deux manières de faire.

Première manière de faire

Dans une première manière, on pince une petite touffe de poil dans la pince, que l’on serre à son maximum, puis on exerce une petite traction sèche.

En général, cela ne marche guère, le poil gras glissant trop facilement sur le métal.

Seconde manière de faire

Une seconde manière consiste, une fois la touffe pincée dans la pince, à faire tourner plusieurs fois l’un des anneaux de la pince autour du pouce, ou mieux de l’index, avant d’exercer la traction.

Règle commune applicable à toutes les méthodes

Ne prendre qu’un minimum de poils à la fois.

Cette règle est encore plus à respecter si l’on utilise une pince à épiler.

Inconvénients de la pince à épiler

Personnellement, je n’utilise jamais la pince, et je me méfie beaucoup de son usage.

Avec une pince, en effet, aucun moyen de se rendre compte de la résistance réelle du pelage à la traction, et le risque de faire souffrir et surtout d’irriter ou de blesser est bien réel.

Cas où l’épilation est pratiquement impossible ou non recommandée

Si le pavillon est infecté ou irrité, ou dans le cas d’une otite avancée, il sera parfois impossible d’épiler.

La solution : une collaboration éclairée entre une prescription vétérinaire et des soins réguliers apportés par le toiletteur, avec le cas échéant des produits médicamenteux.

Vu sur le NET :

https://www.esprit-libre.pet/single-post/epilation-des-oreilles

https://www.inovago.com/2010/08/epilation-des-oreilles-le-supplice-des-chiens-le-cauchemar-dune-toiletteuse/

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