Les premiers chiens ont-ils été des loups apprivoisés ?

Un de nos ancêtres Cro-Magnon a-t-il réussi l’apprivoisement plus ou moins approximatif d’un loup, tandis que l’un de ses cousins, ou lui-même après tout, réussissait celui, tout aussi admirable, d’une louve ? Les deux animaux ont-ils accepté de s’accoupler, et les « louveteaux – chiots » produits de se laisser à leur tour apprivoiser, et ainsi de suite… C’est en gros ce que toute la littérature nous disait sur le sujet jusqu’à récemment, et c’est peut être aussi ce que vous pensez.
Oubliez cependant pour toujours cette version de fable, elle ne peut être qu’une fable, et ne résiste pas à l’analyse ! Il y a à cela toutes sortes de raisons que, si vous le voulez, nous allons analyser ensemble !
Des lapons, des hommes de tribus dites primitives, mais aussi des « passionnés » civilisés (?) ont plus ou moins réussi à « apprivoiser » des loups. Expériences conduites dans des conditions on ne peut plus différentes, mais résultats quasi identiques : une relation empreinte d’un certain niveau de confiance a pu ici et là s’établir, certes, mais une relation cependant très limitée ! Limitée à la personne ou aux personnes ayant participé à l’apprivoisement. Et même dans ce cadre, une relation délicate, voire difficile, nécessitant habileté, précautions, savoir-faire… On le voit, rien qui fasse de ces animaux « apprivoisés » des animaux « familiers ». Et, ce qui est le plus important, une relation qui n’aurait aucune chance de se « transmettre » par la voie génétique : c’est le contraire, tout est à recommencer à chaque génération !
Un résultat bien modeste donc, avec une contrainte forte : celle du temps, très long, à consacrer à cet apprivoisement !
Or, soyez-en sûrs, à notre ancêtre Cro-Magnon, le temps, précisément, voilà ce qui a manqué le plus ! Outre qu’il ne vivait pas longtemps (une quarantaine d’années nous disent les paléontologues), le souci de se nourrir et de nourrir sa famille lui était bel et bon une occupation à temps plein, laissant peu de place aux « loisirs » ! Un Cro-Magnon qui se fut « amusé » à gaspiller du temps pour apprivoiser un loup du voisinage, ne serait pas seulement passé pour un « illuminé » auprès de ses collègues, il serait surtout, très rapidement, mort… de faim !
Il était d’ailleurs d’autant moins « tenté » d’envisager une telle expérience qu’il n’avait rigoureusement aucun moyen de savoir ou même d’imaginer qu’il pouvait exister des animaux familiers, ou « de compagnie », ou encore « domestiques », et de voir à cela quelque intérêt que ce soit !
(Extrait du cours éducateur canin comportementaliste – AUDRECO)
