Relations interspécifiques entre prédateurs

Que nos ancêtres aient été tentés d’apprivoiser des loups est à mon avis d’autant plus invraisemblable qu’à priori, les sentiments des premiers à l’égard des seconds devaient tenir naturellement beaucoup plus de la méfiance, voire de l’hostilité, que de quoi que ce soit d’autre ! C’est que les deux espèces devaient bien se connaître, en concurrence frontale sur les mêmes niches écologiques ! On chassait les mêmes espèces, souvent de la même façon (nous y reviendrons).
Mais les deux espèces ont aussi partagé un autre mode d’alimentation, et tant pis pour nos imaginaires délicats : le charognage !
Le charognage passif : on récupère les restes laissés par un autre prédateur, repu.
Le charognage actif : on laisse un autre prédateur se charger du travail de chasse et de mise à mort, et on intervient après ce moment, en nombre et en force, pour effrayer le prédateur, et lui voler le fruit de ses efforts. (Avant Cro-magnon, Neandertal, nous le savons de manière certaine, faisait déjà cela.)
N’en doutons pas, ancêtres de Cro-magnon et meutes de loups se sont affrontés, les uns et les autres affamés, autour de cadavres ! Et les empoignades ont du être sévères !
L’une des espèces a-t-elle été le charognard actif de l’autre ? Dit autrement, des hommes ont-il écarté des loups du butin qu’ils venaient de se procurer ? Des loups ont-il volé la nourriture que des hommes venaient de chasser ?
Ce qui est sûr en tous cas, et les paléontologues l’ont prouvé, c’est que nos ancêtres chasseurs avaient à protéger les prises qu’ils venaient de faire de l’agression de tous les autres prédateurs en maraude dans le voisinage, les loups n’étant pas les moins dangereux, non parce qu’ils étaient les plus forts, mais parce qu’ils chassaient en bandes !
(Extrait du cours éducateur canin comportementaliste – AUDRECO)
