Un nombre étonnant de personnes continuent de croire que le caractère d’un chien (ou d’un chat), comme son comportement, sont d’abord déterminé par sa race. Or la race a peu à voir à l’affaire. Ce qui compte, ce n’est pas la race, c’est le lignage et nous allons le démontrer !
Les mots pour dire quoi ?
Mais tout d’abord, mettons-nous d’accord sur le vocabulaire et définissons le sens que nous donnerons aux mots « caractère », « comportement » et « tempérament » dans cet article.
Quand je parlerai de « caractère », je signifierai personnalité, manière d’être, de réagir, d’un individu.
De même, ici comportement est à comprendre comme « manière de se comporter, ensemble des réactions objectivement observables d’un sujet qui répond à une stimulation ».
Enfin le tempérament désignera l’ensemble des spécificités physiologiques propres à un individu, qui détermineraient des dispositions psychologiques.
Précision
Ces définitions seront bien sûr discutées par certains puristes, d’ailleurs rarement eux-mêmes d’accord entre eux. Disons qu’elles sont avant tout « utilitaires ».
Important !
Important à noter : le caractère, le comportement et le tempérament sont d’abord hérités.
Ensuite, c’est vrai, ils s’adaptent plus ou moins à un environnement. Le vécu avant, pendant et après la naissance, et pendant les semaines de la période de socialisation. Une adaptation qui continue plus ou moins, tout au long de la vie.
Par exemple, la santé peut un jour modifier caractère et comportement, par suite d’une altération plus ou moins grave de telle donnée physiologique agissant sur le tempérament.
Petit détour de l’autre côté de l’Atlantique
Si l’on veut bien comprendre que le caractère et le comportement n’ont pas grand-chose à voir avec la race de l’individu, il suffit d’observer les chiens américains, du moins les chiens américains participant aux concours de beauté (qui pour des raisons essentiellement fiscales sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que chez nous).
Avec une spécificité que tous les connaisseurs m’accorderont : du point de vue du caractère et du comportement, tous les champions américains se ressemblent terriblement ! De la miniature ou grand modèle, comportements identiques, caractères homogènes !
Essai d’explication
Une observation critique conduit à remarquer que les chiens américains sont sélectionnés, d’abord sur leur conformité physique au standard de leur race, mais ensuite sur leur manière de se comporter sur un ring.
Finalement, gagne le sujet qui sait le mieux s’adapter aux attentes et aux désirs de son conducteur (son handler) : tantôt immobile en statique, tantôt trottant avec brio, tantôt se laissant manipuler par une personne inconnue, des testicules jusqu’aux dents… Ces capacités ne se révélant finalement pas antinomiques avec celles attendues d’un bon chien de compagnie, tout va donc bien dans le meilleur des mondes canins (américains).
Et chez nous ?
Une vérité indiscutable de cet autre côté de l’Atlantique, mais pas loin d’être vraie aussi chez nous !
Du temps que les chiens étaient choisis prioritairement pour leur utilité, il n’en était pas nécessairement ainsi. On développait, très naturellement, par exemple des comportements chasseur, ou gardien, ou conducteur de troupeaux, ce qui conduisait, c’est vrai à une certaine homogénéité des caractères et des comportent à l’intérieur d’une race.
Encore plus ou moins vrai pour les sujets des races dites de travail.
Mais en fait, on le comprend, une conséquence de la sélection, plutôt qu’une appartenance à telle race.
Race ou lignage ?
Car, pour les chiens de travail comme pour tous les autres, la race compte
beaucoup moins que le lignage : parents, grands-parents… Un individu avec un lignage de parents équilibrés et bien adaptés à la compagnie, s’il est bien élevé et pas trop mal éduqué a tout pour réussir sa carrière dans une famille. Et si ce n’est pas le cas, peu importe la race, le pire n’est pas incertain !
Mauvais lignages
Exemple : les Cockers sont réputés pour leur gentillesse et leur douceur. Ce qui leur a joué des tours. La mode et la demande ont entraîné dans le passé une surproduction de la part des éleveurs professionnels peu consciencieux, et en quelques générations sont apparus notamment des Cockers golden, à la fois féroces, déséquilibrés, et réellement dangereux (ce qui n’est plus le cas, heureusement, aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre). Phénomène répété pour d’autres races à la mode (heureusement toujours éphémère), Caniches abricot, certains terriers…
Le lignage plus important que la race
Autre exemple : nombre de Malinois font d’excellents sujets pour les compétitions de ring. Cela n’empêche pas nombre de lignées de Malinois de se montrer totalement impropres à cette discipline. Il ne suffit pas d’être Malinois pour être doué pour le ring. Il faut en outre être issue d’une lignée sélectionnée intelligemment pour cela.
Influence de la morphologie
Est-ce à dire que la morphologie n’aurait aucun effet sur le comportement ou le caractère ? Bien sûr que non ! Une morphologie donnée peut entraîner telle spécificité physiologique, susceptible d’influencer le tempérament et donc telle disposition psychologique.
Aussi vrai pour le chat que pour le chien !
En notant cependant que la morphologie est, à son tour, le produit du lignage…
Concluons !
Vous voulez choisir un chien ou un chat (ou d’ailleurs n’importe quel animal) ?
Orientez-vous sans hésiter vers la race qui vous plaît. Mais choisissez l’individu dont vous pourrez plus ou moins connaître le lignage. Un bon lignage est le meilleur des points de départ. Quelle que soit la race !
La race ? Boaf ! Le lignage, oui, c’est lui l’essentiel !
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