Trois heures de l’après-midi, 14 décembre 1911 : Roald Amundsen est le premier humain à mettre le pied… sur le pôle sud. Une victoire humaine ? En partie seulement ! Car cette victoire n’a été rendue possible que parce que le courageux Norvégien avait eu la sagesse de tenter cette formidable aventure… avec des chiens de traîneaux.
Tout le monde le sait : pas de mammifères en Antarctique, et donc pas de chiens de traîneaux. Ses chiens, Amundsen se les était procurés… de l’autre côté de la terre, en Arctique !
Pas d’avions à l’époque d’Amundsen, les chiens ont été transportés par bateau. Le « Fraim », choisi pour sa capacité de résistance aux glaces, et donc un bateau plutôt lent !
Une question taraudait l’équipage du Fraim et les compagnons d’Amundsen : comme les chiens, habitués aux rigueurs arctiques, allaient-ils supporter la traversée inévitable (et dans le cas présent, plutôt longue) des régions les plus chaudes du monde, avant, pendant, et après l’Équateur ?
Surprise générale : sans la moindre difficulté ! Les chiens n’ont pas montré la moindre gêne ! Conservés en pleine forme. Prêts, pour sitôt débarqués, se voir engagés dans l’une des courses les plus extrêmes qu’on puisse imaginer !
On sait donc, depuis 1911 que les fourrures les plus épaisses ne constituent en rien un handicap pour affronter les chaleurs extrêmes.
Pourtant, quand vient l’été, avec ses (quelquefois) grosses chaleurs, on continue de se sentir pris de commisération pour son compagnon à quatre pattes, surtout s’il a le poil long ! Ne souffre-t-il pas ? On allège bien nos vêtements, ne conviendrait-il pas d’alléger de la même manière son pelage ?
La réponse à cette question : le schéma ci-contre. Ou plutôt, ce que vous n’y observez pas : une glande sudoripare (les glandes de la transpiration) ! Mais ce n’est pas un oubli de notre part, mais la traduction de la réalité : les glandes sudoripares sont inactives tant chez le chien que chez le chat (et chez de très nombreux mammifères), c’est la raison pour laquelle ces animaux ne transpirent pas.
Chez l’homme, la chaleur entraîne une augmentation du calibre des vaisseaux sanguins ; c’est la vasodilatation, suivie de la mise en action des glandes sudoripares. Ces mécanismes sont quasi inexistants chez les carnivores à fourrure, chez lesquels le tissu adipeux (la peau) et le matelas d’air retenu par le pelage agissent donc comme des amortisseurs des échanges thermiques. Mais ils agissent dans les deux sens : ils limitent bien sûr les pertes caloriques de l’organisme, ce qui est évident, mais ce qui l’est moins, c’est qu’ils ont exactement le même effet, quand il s’agit de protéger l’organisme d’un excès calorique. Il est « humainement » difficile de s’en persuader, mais leur fourrure protège les animaux autant de la chaleur que du froid.
Il est donc absurde de penser faciliter la lutte contre une chaleur importante par la tonte de la fourrure : la peau d’un animal à fourrure n’est absolument pas armée pour lutter directement, de manière efficace contre la chaleur. Mieux, les animaux à fourrure présentent un pannicule sous-cutané moindre (graisse protectrice sous la peau) que les animaux à poil ras : la tonte a donc pour effet, non pas de ramener les premiers à la condition des seconds, mais à une situation bien pire, les livrant sans protection efficace aux variations de température de l’environnement… or, on se souvient que les récepteurs cutanés sont sensibles à des variations de… 0,001 °C ! Répétons-le, couper du poil est une forme de mauvais traitement envers l’animal !
Vous insistez : mais quand il fait chaud, mon chien halète ! Bien entendu, il halète ! C’est même la première méthode à sa disposition pour se rafraîchir ! Et dites-vous bien qu’il halèterait bien plus encore sans fourrure ! Une autre manière est de rechercher des endroits plus frais ou le contact avec des matériaux qui absorbent les calories. Tous les animaux font cela, avec ou sans fourrure…
Nota : un autre argument en faveur du raccourcissement des fourrures pendant la saison chaude est le risque de tiques qui viendraient s’y infiltrer et n’y seraient pas détectables. Mais c’est l’inverse qui se produit : les tiques ne sont pas armées pour traverser les fourrures, qui sont donc contre ces dernières la meilleure des protections.
Trois heures de l’après-midi, 14 décembre 1911 : Roald Amundsen est le premier humain à mettre le pied, sur le pôle sud avec des chiens aux fourrures arctiques, qui venaient de se frotter aux températures équatoriales…
Nota : fortes chaleurs : une tonte n’aidera pas votre compagnon ! En revanche, un bain, des produits adaptés et surtout un rinçage pratiqué avec une eau cent pour cent pure, exempte de toute trace de calcaire, lui apporteront le meilleur confort. Renseignez-vous auprès de notre salon de zoocosmétologie, les « Ateliers d’Audreco », 16, rue Clisson, 75013, tel : 01 83 62 15 86
D’après notre cours de toilettage chapitre Physiologie et fonctions de la fourrure ; voir également : « J’entretiens mon chien moi-même, pourquoi, comment ? » et « Je toilette mon chat, pourquoi, comment ? », ou encore « Le toilettage au bout des doigts »..
2 commentaires
Priot Anaïs · 28 juillet 2018 à 15 h 56 min
Très bon article et utile car trop de gens encore pense que le chien souffre de la chaleur plus que de base avec leurs poils, alors qu’ils les protégent même contre les coup de soleil que les chiens à poils ras eux peuvent attraper malheureusement, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas chaud, mais qu’ils auront beaucoup moins chaud sans qu’un humain touche à ses poils pour lui enlever plutôt que de les laisser, c’est comme une carapace, on va pas enlever celui de la tortue eh bien là c’est pareil ^^
Épilation du chien : les bonnes pratiques. Stripping ou trimming ? · 21 juin 2019 à 10 h 18 min
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