Éducation canine : le principal problème des programmes d’éducation contemporains est qu’ils reposent sur des postulats dont l’expérience démontre qu’ils sont faux ! 

Éducation canine, tant pis…

Education canine : tout à repenser !
Education canine : tout à repenser !

Cela dit en prenant le risque de rendre furieux les ayatollahs de l’éducation positive, par exemple…

Aujourd’hui, le monde de l’éducation en général, et celui de l’éducation canine en particulier, ont en commun d’être complètement imprégnés des théories comportementalistes. 

Théories, apparues au siècle dernier avec les behavioristes anglo-saxons. Et le problème est que ces théories reposent sur un postulat dont l’expérience montre qu’il est faux. 

Le postulat des comportementalistes

On peut résumer ce postulat des comportementalistes de la manière suivante : 

  • les êtres vivants ont tendance à reproduire les comportements qui leur ont apporté un bienfait, 
  • tout comme à éviter de reproduire ceux qui leur sont apportés un inconvénient.

Comportements conditionnés

Avec un corollaire à ce présupposé : tous les comportements peuvent être ainsi plus ou moins conditionnés, et il n’y a pas de comportements innés.

Le plus extrémiste des comportementalistes, un nommé Skinner affirmait par exemple que l’on pouvait apprendre n’importe quoi à n’importe quel être vivant. 

Les seules limites étant les capacités cognitives et physiques des individus concernés d’une part, et l’habileté de l’éducateur d’autre part. 

Éducation canine, dérive extrême : le mythe de l’éducation positive

Puisque l’on peut influencer les comportements, il devient inutile d’envisager de combattre d’éventuels comportements non souhaités ! 

En effet, dans ce système, ces derniers n’existent tout simplement plus ! Et c’est la grande découverte de « l’éducation positive » ! 

Ceux qui ont dit non ! 

Nous le savons : les critiques portées à la théorie comportementaliste ont été nombreuses ; citons parmi les éthologiques Konrad Lorenz, Karl von Frisch et Niko Tinbergen, les sociobiologistes avec Richard Dawkins et tant d’autres aussi…

Petit détour par les sciences sociales

Mais paradoxalement, c’est surtout du côté des sciences sociales, appliquées aux directions des ressources humaines en entreprise.

Pauvre résultat de « l’effet récompense »

Si les théories des comportementalistes étaient exactes, il deviendrait extrêmement facile pour les directions des ressources humaines d’optimiser les systèmes de motivation des salariés. 

Or, l’expérience démontre que ce n’est pas le cas. Qu’il s’agisse d’un salaire, d’une prime, d’un intéressement, ou de n’importe quel autre système de motivation par la promesse d’une récompense, rien ne fonctionne durablement ! 

Et cela parce que « l’effet récompense » est celui qui s’émousse le plus vite. 

Même sort pour l’effet punition 

On démontrerait d’ailleurs que « l’effet punition » ne fonctionne pas mieux. 

Cela n’a rien d’étonnant ; en effet, en dehors d’un point de vue strictement idéologique, il n’y a pas de différence entre les mécanismes d’influence de ces deux procédés ? Il est donc naturel que le second ne soit guère plus efficace que le premier. 

Le mouvement des entreprises libérées

Le mouvement de ce que l’on appelle : « les entreprises libérées » part d’un point de vue complètement opposé. « Il est absolument impossible à un être humain d’en motiver un autre » affirme par exemple Bob Davids, propriétaire de « Sea Smoke Cellars », une de ces entreprises qui entendent se passer de hiérarchie et d’administration.

Pour ces nouveaux entrepreneurs, la seule manière efficace pour un dirigeant est de définir un projet. Puis de laisser chacun libre ensuite d’agir à sa guise.

Le vrai bonheur

En effet, selon eux, l’individu n’est pas heureux parce qu’il chasse une récompense ! Mais parce qu’il se trouve placé dans un environnement qui lui permet de s’automotiver ! De progresser, d’améliorer ses performances.

Le mieux que puisse envisager le dirigeant est de mettre à la disposition de ces individus les « nutriments » nécessaires à leur progression et à l’épanouissement de leurs capacités, puis de « laisser-faire ». 

Éducation canine : pratiques statiques

Pendant ce temps, les pratiques en éducation canine restent étonnamment statiques.

Pourquoi ? Parce que dans les faits, elles restent totalement imprégnées des principes comportementalistes ! Et notamment de la théorie des récompenses (des renforcements). L’éducation positive s’affichant le dernier avatar de cette théorie.

Éducation canine : ce qui ne marche pas pour les humains n’a pas de raisons de marcher pour les chiens

Or, l’effet récompense, ou même l’effet récompense – punition, inefficace, nous venons de le voir, pour les individus de l’espèce humaine, n’a aucune raison de se montrer plus pertinent pour les autres individus des autres espèces ! 

Et c’est en effet le cas : les êtres vivants n’agissent pas pour être récompensés, ou éviter d’être punis. (Même si dans certains cas, une observation partielle ou incomplète peut donner cette impression.),

Le vrai bonheur du chien de chasse

Les chiens de chasse n’ont besoin d’aucune promesse de récompense pour aller jusqu’au bout de leurs forces, quand ils sont à la chasse, parce que l’action de chasser est en soi leur récompense et suffit à leur bonheur. 

Le secret des chiens berger

Avez-vous déjà vu un berger « récompenser » ses chiens de berger, qui pourtant font preuve d’une extrême énergie à exercer leur travail ? Non, bien sûr. Pour un chien berger, la garde et la conduite des troupeaux sont en soi sa récompense. Aucune autre ne lui serait de quelque nécessité que ce soit. 

Éducation canine : la vérité des êtres vivants

La conclusion de tout cela est que, comme les êtres humains, les êtres vivants n’agissent pas pour obtenir une récompense ou éviter une punition. Mais fondamentalement, pour se trouver en harmonie avec leur environnement. En harmonie avec leur environnement, ils s’automotivent, ils progressent et améliorent leurs performances. 

Tout ce que nous pouvons faire est de mettre à la disposition de l’animal les « nutriments » nécessaires à son développement et à l’épanouissement de ses capacités. C’est à l’animal lui-même de faire le reste, et nous n’avons ni la capacité, ni d’ailleurs le droit moral de le faire à sa place. Nous n’avons que la capacité et sans doute le droit moral de « laisser faire ». 

Un sujet sur lequel nous reviendrons prochainement. 

Extrait du « Comportement dans tous ses états », à paraître dans le courant du mois de juillet : réservez votre exemplaire en nous écrivant : hello@audreco.com

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7 commentaires

Dupuis Thierry · 1 juillet 2019 à 11 h 58 min

très bon article, effectivement nous sommes entourés d’éducateur canin selon cette fameuse méthode dite positive qui n’a de positif que le nom avec des résultats loin d’être positifs eux 🙂 la méthode de éducation positive ne vient pas du tout de l’éthologie dont les vrais comportementaliste puisent leur savoir , peu de comportementaliste savent faire leur métier correctement faute de bonnes formations à ce sujet et surtout de personnes capables de transmettre de vraies connaissance à ce sujet , on en voit le résultat actuellement.La méthode positive vient d’une bande sectaire incapable de gérer un chien par méconnaissance de cette espèce et plutôt que de s’affirmer pour faire comprendre au chien ce qui est interdit et ce qui est autorisé il préfère ignorer et de plus cela convient actuellement aux maitres désemparés eux aussi mais au moins ils ne perdent pas de « client » et protègent leur porte feuille! On peu être un vrai comportementaliste sans pour autant tomber dans la niaiserie actuelle ou la Bizounoursotomie ambiamte et dévastatrice !!C’est mon cas je suis un des premiers Comportementaliste Animalier ( terme animalier utilisé par moi même au tout début pour bien éclairer les personnes un peu perdu par ce terme au début) maintenant tout le monde l’utilise, et je suis éducateur/dresseur professionnel aussi depuis des années mais je ne mélange jamais les deux facettes de mes professions là est la différence et c’est ce qui était à la bas conseillé par l’initiateur /inventeur de ce métier Mr Michel Chanton.On voit les dérives de beaucoup de pseudo professionnels et les pseudo « récupérateurs » concernant le comportement des chiens en parlant de rééducation comportementale preuve déjà qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent car un Comportment ne peut se rééduquer puisque impalpable, il suffit juste de savoir déjà ce qu’est un comportement pour commencer.Tout ceci pour dire que ce ne sont pas les Compirtementalites ( les vrais) qui ont mis en place cette façon stupide d’éduquer un chien (quoi que le seul éducateur canin qui puisse exister est la mère des chiots puisque éduque est transmettre un savoir, et nous humains nous ne pouvons pas transmettre quoi que ce soit comme savoir à un chien, seule la mère des chiots le pourra puisque de la même espèce ).Tout ce ci est une mode qui a du mal à fonctionner sauf avec les gogos bisounours prêt à tout accepter!Cordialement.

    mgeorgel · 4 juillet 2019 à 14 h 41 min

    Bravo ! C’est très clair et très bien dit ! Je vous félicite pour la conviction et la clarté de vos propos. J’ai également connu Michel Chanson, qui m’a beaucoup appris.
    Avez-vous un site ? Bien amicalement !

Mathieu · 10 août 2020 à 17 h 28 min

Bonjour, votre article est vraiment bien complet sur ce type d’éducation, je vois beaucoup d’avis qui diverge mais vous m’avez convaincu.
J’utiliserai cette méthode pour mon deuxième chien encore merci.

Pour aider ceux qui le souhaite je vous met le lien de la formation qui a m’aidé a éduquer mon chien :

voici : https://bit.ly/EducationUnique

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